"Attraction"
(Par-avant 17, Encres délibérées)
L’encre ravit par sa densité. On suit le fil quand elle glisse au-delà de la pliure. Il y a, dans cet écoulement, quelque chose du geste prédateur, qui avance à ras de terre lentement puis brusquement se jette sur sa proie.
Elle charrie d’emblée des couleurs intenses qui palpitent comme un drapé soyeux à même la hampe. Elle impose sa présence, comme une danseuse qui irradie, sur l’opalescence métallique d’une surface plane. Le sable mordoré n’est jamais loin, entre la terre et l’eau, entre la page et l’encre, il garde tous ses éclats.
La lettre renversée perd tout son sens, se débride, reprend vie. L’œil est violenté. Il voudrait rétablir l’ordre, résiste jusqu’à ce que son impuissance le lâche et qu’il voie enfin la forme libérée.
Une fibule d’or qui cerf-vole vers la source aimante.