Béatrice Huaulmé

Écrire directement à l’encre

Suivre du regard le tracé dansant de la ligne

Ne pas quitter des yeux, qui invitent à la confiance, la plume crissant sur le papier 

Comme le patin

La pointe de la danseuse qu’on entend sans l’écouter 

Le pied tendu qui glisse autour de soi

 

Murmure doublé de l’écriture

Dont le cliquetis des doigts sur le clavier n’est qu’un pâle écho synthétique, inodore

Une pierre sourde sur laquelle on tape sans regarder

 

Tracé d’encre

Repentir du danseur

Dans le fouillis d’esquisses 

Suivre la dérobée

L’entaille vibrante qui nous relie

 

Nul mot n’est apatride